Il était une fois, Soundiata Keïta
Impossible de conter Soundiata Keita sans parler des djélis à la fois poètes et musiciens, conteurs, médiateurs, maîtres de cérémonie, de la parole.
Dans le livre Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane. Mamadou Kouyaté disait :
« Je suis djéli. C’est moi Djeli Mamadou Kouyaté, fils de Bintou Kouyaté et de Djeli Kedian Kouyate, maître dans l’art de parler. Depuis des temps immémoriaux, les Kouyaté sont au service des princes Kéita du Manding : nous sommes les sacs à parole, nous sommes les sacs qui renferment des secrets plusieurs fois séculaires. L’Art de parler n’a pas de secret pour nous ; sans nous les noms des rois tomberaient dans l’oubli, nous sommes la mémoire des hommes ; par la parole, nous donnons vie aux faits et gestes des rois devant les jeunes générations. »
Mamadou Kouyaté – Soundiata ou l’épopé mandingue
L’unificateur du Mandé, Roi des rois, fait partie des anciens souverains les plus chantés en Afrique de l’Ouest est le chant le plus célèbre de la tradition mandingue. On connaît cet air aussi sous le titre de « L’Hymne à l’Arc » ou encore « Simbo ».




« Écoutez, fils de Mandingue, écoutez, enfants du peuple noir, je viens vous parler de Soundiata Keita, le fils du Buffle, le fils du Lion, Manding Djata, Narhé Makan Diatta, sogo sogo simbo salaba, héros aux multiples noms… »
Soundiata Keita, né vers 1190 à Niani dans le Royaume du Mandingue (actuellement la haute Guinée), a dû s’exiler après la mort de son père, le roi Naré Maghan Konaté, également connu sous divers noms tels que Maghan Kegni Konate, Maghan Kon Fata Kegni ou Nare Fa Maghan. Il a mené une guerre acharnée contre le roi du Sosso, Soumaoro Kanté, et est devenu Mansa, roi des rois, à l’issue de la bataille de Kirina en 1235.
L’histoire de Soundiata Keita a été transmise de mémoire en mémoire, de génération en génération, par la tradition orale, et elle fait l’objet d’une épopée avec plusieurs versions.
Sa mère, Sogolon Koné, était la seconde épouse du roi et originaire du pays de Do. Elle était surnommée la « femme buffle » en raison de sa laideur. Le futur empereur, appelé Diatta, aurait tiré son nom du prénom de sa mère. Les Mandingues ont en effet l’habitude de faire précéder leur nom du nom de leur mère. Le nom Djata, signifiant « lion », combiné à Sogolon, aurait donné Sogolon Djata, et en prononciation Soundjata.
Soundjata est né infirme, mais un jour, voyant sa mère humiliée par sa belle-mère (la première épouse du roi Naré Magkhann Konaté), il a miraculeusement commencé à marcher par la seule force de sa volonté. C’est ainsi qu’il est devenu déterminé à venger sa mère, et ses premiers pas ont été décrits comme des pas de géants, comme le raconte le djéli Mamadou Kouyaté dans « Soundiata ou l’épopée mandingue ».
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire de Soundjata Keita, je vous invite à écouter notre djéli sur notre chaîne YouTube
Quatrième épisode du podcast Koumafo, consacrée à la vie de Soundjata Keita (partie 1/2) à découvrir en intégralité sur notre chaîne YouTube.
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