Djémbé

Ayi bô, Mandé Mansas lou, Mandé djama lou…

Comme c’est fréquemment le cas avec les instruments de musique africains, l’origine du djembé suscite diverses interprétations. Selon l’une des versions, les Numu, également connus sous le nom de Forgerons, issus du peuple Malinké en Guinée, auraient été les premiers à façonner le boté, communément appelé djembé. À l’origine, ils n’utilisaient le djembé que lors de la fonte du minerai de fer. Une autre version suggère que le djembé a été créé au sein de l’Empire Mandingue, établi au XIIIe siècle sous l’égide de Soundiata Keïta. Cet empire s’étendait de la Guinée à l’est du Mali, en passant par le Burkina Faso et jusqu’au nord de la Côte d’Ivoire.

Le djembé, nommé « boté » par les Soussous de Guinée, constitue une pièce maîtresse d’un ensemble polyrythmique et se fait rarement entendre en solitaire. Ce n’est qu’à partir des années 1950 que le djembé a commencé à être exporté en dehors de l’Afrique, notamment grâce à Fodéba Keïta et aux Ballets Africains. Cette diffusion a également été favorisée par le président de la Guinée de l’époque, Sékou Touré, qui en a fait un emblème de son régime en élevant le Ballet National de la République au rang de vitrine nationale.

Un instrument spirituel qui anime les rites.

Né au XIIIe siècle dans l’Empire Mandingue, le djembé était autrefois l’instrument itinérant des djélis. Ces musiciens ambulants parcouraient les villages en annonçant les mariages, les naissances, les célébrations de récoltes ou de deuils, ainsi que les cérémonies d’initiation, autant d’événements marquants de la vie dans l’empire mandingue.

Selon la légende, des forgerons de la tribu malinké ont été inspirés par des esprits pour concevoir un instrument permettant de transmettre des messages d’un village à l’autre. Ces forgerons ont ainsi utilisé le mortier des femmes, qui servait à piler du mil, pour créer le djembé. Ils l’ont percé et ont tendu une peau d’antilope à l’aide d’un jeu de cordes transmis de génération en génération parmi les artisans du Mandingue.