Issu d’une famille de musiciens et de conteurs, Sory Kandia était un poète, un philosophe, un historien, auteur-compositeur, surnommé la “voix d’or du Mandé”.

Sory Kandia Kouyaté s’éteignit le 25 décembre 1977, sept années après avoir été honoré du Grand Prix de l’Académie Charles Cros en France. Quelques jours avant l’avènement de l’indépendance de la Guinée, Sory Kandia prit congé de la cour royale d’un dirigeant local pour rejoindre une communauté d’artistes et de futurs politiciens révolutionnaires.

Jusqu’à l’aube de l’indépendance guinéenne en 1958, Sory Kandia se trouvait au sommet de sa gloire. Il devint rapidement « l’ambassadeur musical » de sa nouvelle nation souveraine, arborant fièrement le titre de « la voix de la Révolution ». Sa voix résonna aux Nations Unies, à travers l’Afrique, et même derrière le rideau de fer.

En 1956, à l’âge de 23 ans, il obtint sa première reconnaissance internationale à Paris, sur les mythiques Champs-Élysées, où il interpréta l’âme de l’Afrique devant le président de la République française de l’époque, René Coty. Cette même année, à 23 ans toujours, Sory Kandia Kouyaté grava ses premiers disques, qui connurent un succès fulgurant : « Nina », « Malissadjo », « Toubaka ». Durant cette période, il continua à éblouir le monde à Dakar, lors de la cérémonie d’inauguration du Palais du Grand Conseil de l’AOF, l’Afrique occidentale française. C’est à la suite de cet exploit qu’il choisit de quitter les Ballets africains de Kéita Fodéba pour créer sa propre troupe, un acte qui marqua un tournant dans sa carrière musicale illustre.

Plus de quatre décennies après son départ de ce monde, l’héritage musical de feu El Hadj Sory Kandia Kouyaté demeure gravé dans nos mémoires. Il nous quitta à l’âge de 44 ans, laissant derrière lui des réserves de talent encore inexplorées, ayant déjà conquis des sommets précoces.

brahim Sory Kandia Kouyaté en quelques dates.

  • En 1960, il fut nommé directeur de l’Ensemble instrumental et choral de la radio diffusion nationale de Guinée.
  • En 1961, il fait une réussite incroyable au Festival mondial de la jeunesse des étudiants d’Helsinki. Ce qui le mènera l’année suivante à entreprendre plusieurs tournées en Tanzanie, Ouganda, Nigeria, Sierra Leone et le Sénégal.
  • En 1969, Sory Kandia triompha au Festival panafricain d’Alger, où la Guinée remporta la médaille d’or du ballet, la médaille d’argent du chœur, d’orchestre moderne, de la pièce de théâtre et d’ensemble instrumental et choral. Sory Kandia lui-même reçut la médaille d’honneur d’argent de chanteur soliste.
  • En 1970, c’est la plus grande consécration internationale de la chanson avec le disque d’or de l’Académie Charles Cros de Paris.
  • Trois ans plus tard, en 1973, il décroche la médaille d’argent au premier Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à Berlin. La même année, il enregistre sa plus grande œuvre musicale pour la postérité,” les trois volumes de l’Épopée du mandingue”.

L’histoire retiendra le rôle joué par Kandia pour réconcilier les deux peuples frères malien et burkinabé qui étaient prêts à en découdre avec les armes, en 1975. Le 25 décembre 1977, suite à un infarctus du myocarde à l’âge de 44 ans, « la voix d’or du Mandé », Ibrahim Sory Kandia Kouyaté nous quitta.

Cet immense soliste vocal, maitre du n’goni, laisse derrière lui un large répertoire inspiré des grands airs du Mandé.” Je vous laisse à présent en compagnie de ce grand orateur, laissez-vous guider par sa voix !

Par Littérafrique