L’alphabet N’ko, conçu dans les années 1940 par l’enseignant guinéen Souleymane Kanté, est un système d’écriture élaboré dans le but de favoriser la lecture et l’écriture dans les langues mandingues, telles que le bambara, le malinké, le soussou et le dioula. Ces langues sont parlées dans divers pays d’Afrique de l’Ouest, notamment la Guinée, le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

L’alphabet N’ko se distingue par son écriture cursive, où les lettres sont reliées les unes aux autres. Il se compose de 28 caractères, comprenant 7 voyelles et 21 consonnes. Le terme « N’ko » lui-même signifie « je dis » en langue mandingue, reflétant ainsi l’objectif fondamental de cet alphabet : permettre aux locuteurs de ces langues de communiquer leurs pensées, leur culture et leur histoire par le biais de l’écriture.

Tout est dans la symbolique

L’une des caractéristiques les plus intéressantes de l’alphabet N’ko est son incorporation d’éléments symboliques spécifiques aux langues mandingues. Cette particularité en fait un système d’écriture adapté à l’expression des sons et des nuances propres à ces langues.

L’adoption de l’alphabet N’ko a eu un impact significatif sur l’éducation et la préservation culturelle des communautés mandingues. Il a permis aux locuteurs de ces langues d’accéder à la littérature, à l’histoire et à la religion dans leur propre système d’écriture. De plus, il a encouragé la création d’œuvres littéraires et artistiques dans ces langues, renforçant ainsi leur identité culturelle.

Au fil des décennies, l’alphabet N’ko a gagné en acceptation dans les régions où les langues mandingues sont parlées. Des écoles et des organisations ont été créées pour enseigner cet alphabet et promouvoir son utilisation. Il est également utilisé dans des publications, des médias et des documents officiels dans certaines régions.

Le N’ko illustre de manière captivante la capacité des individus à créer des systèmes d’écriture dans le but de préserver et de promouvoir leur culture et leur langue. Ce système a joué un rôle crucial en autonomisant les locuteurs des langues mandingues, en leur offrant la possibilité de communiquer et de préserver leur riche patrimoine culturel par le biais de l’écriture. Cela démontre l’importance de l’écriture dans la préservation et la transmission des traditions culturelles, et comment elle peut contribuer à la vitalité et à la pérennité des langues et des cultures dans un monde en constante évolution.

“Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens.”

Vérité africaine

Par Littérafrique